L’arthrose

L’arthrose est une maladie articulaire dégénérative chronique touchant le cartilage puis l’os. Elle peut toucher toutes les articulations en diminuant leur capacité de flexion et en engendrant de la douleur. Elle touche préférentiellement les chiens et chats âgés.

  • Les signes de l’arthrose

 

 

Une articulation saine est composée de cartilage qui coiffe les extrémités des os. Cette surface lisse baigne dans un liquide, la synovie, sécrétée par la membrane synoviale qui recouvre la capsule articulaire. Ce liquide lubrifie l’articulation et permet les mouvements articulaires en limitant les frottements.

 

 

 

 

 

Un traumatisme articulaire ou une dégénérescence du cartilage entraine une inflammation qui abîme le cartilage. Le cartilage se fissure, s’effrite, et finit par disparaître ; cette dégradation du cartilage s’appelle l’arthrose. Des excroissances osseuses (ostéophytes) se forment alors et nuisent davantage au mouvement.

 

 

  • Qui est touché par l’arthrose ?

L’arthrose peut toucher les chats et les chiens de toute race, de tout âge, de toute taille. Un chien sur 5 souffrirait d’arthrose après 1 an et 3 chats sur 4 après 10 ans. Comme chez l’homme, cette maladie est plus fréquente chez les animaux âgés. Certaines races sont prédisposées : Labrador, Berger allemand, Boxer, Bouledogue…L’obésité augmente de 30% le risque d’apparition  de l’arthrose.

  • Quelles sont les principales causes de l’arthrose ?

Cette maladie peut être liée au vieillissement anormal des articulations, mais également « secondaire ». En effet, elle peut-être la conséquence d’un traumatisme articulaire, d’une instabilité articulaire, d’une mauvaise congruence de l’articulation (dysplasie hanche, dysplasie des coudes…), d’un défaut de cartilage…

  • Quels sont les signes de l’arthrose ?

Les premiers signes sont discrets et passent facilement inaperçus. Vos observations peuvent nous aider à repérer certains signes, visibles chez vous, comme :

  • Réticence à marcher ou à aller aussi loin qu’avant
  • Une difficulté à se lever, à sauter dans le coffre
  • Une raideur pour monter ou descendre les marches
  • Une raideur ou une boiterie

Les chats arthrosiques boitent rarement, leur douleur reste discrète. Mais certains signes peuvent être révélateurs de celle-ci, comme :

  • Un chat plus paresseux
  • Il néglige sa toilette
  • Il devient agressif
  • Il dort davantage
  • Comment diagnostiquer l’arthrose ?

Un examen clinique rigoureux et un questionnement approfondi  peuvent être évocateurs d’arthrose. Chaque articulation est alors testée, palpée, manipulée en extension-flexion. Les réactions de l’animal à ses manipulations sont alors notées. Mais c’est l’examen radiographique de l’articulation qui permettra de poser le diagnostic d’arthrose.

Un tel examen peut parfois nécessiter une tranquillisation afin d’obtenir un clicher radiographique interprétable.

En complément, il peut vous être proposé un bilan sanguin de la fonction rénale et hépatique afin d’adapter et de limiter les effets indésirables des médicaments.

  • Le traitement de l’arthrose

Le but des traitements est d’améliorer le confort de vie de l’animal (gérer ses douleurs)  afin qu’il conserve le plus longtemps possible ses habitudes et son autonomie. Nous devons travailler ensemble avec cet objectif, de nombreuses possibilités thérapeutiques sont actuellement à notre disposition. C’est une maladie chronique évolutive qui nécessite des ajustements réguliers des traitements et donc des contrôles fréquents dans un plan thérapeutique clair.

  • L’exercice

 

Pour limiter au maximum l’ankylose, les articulations doivent fonctionner régulièrement. L’exercice physique est indispensable pour contrôler le processus arthrosique. Bien sûr celui-ci doit être adapté à l’animal, à sa capacité motrice et à votre disponibilité. La natation est l’activité physique de choix.

 

 

  • Le contrôle du poids

L’excès de poids aggrave les lésions articulaires. De plus un animal obèse a 30% plus de risque de développer de l’arthrose par rapport à un animal de poids normal. L’usage de médicaments antalgiques est alors plus fréquent chez ces animaux. Une bonne gestion du poids permet de retarder la médicalisation.

 

  •  Les médicaments

Les médicaments ont pour but de gérer la douleur, l’inflammation et de limiter la dégradation du cartilage. Différentes classes thérapeutiques (anti-inflammatoires, antalgiques, morphiniques…) existent sous différentes formes (sirop, comprimé, injection) en fonction du stade clinique de votre animal et de sa réponse au traitement. Il est possible également d’associer différentes molécules pour améliorer leur efficacité. Chaque animal a sa propre sensibilité  à telle ou telle molécule, il faut adapter le choix thérapeutique à la réponse de l’animal et à l’évolution de la maladie. Le traitement choisi ne restera pas figé dans le temps, il évoluera en fonction de votre animal et de sa maladie. Certains médicaments nécessitent des suivis sanguins pour vérifier leur bonne tolérance. Un calendrier des visites de suivi pourra être établi avec vous en fonction des choix faits.

  •  La physiothérapie

 

La physiothérapie active, comme l’hydrothérapie, le massage, améliore le fonctionnement de l’articulation en limitant les contraintes. Elle permet de conserver une bonne musculature et d’entretenir une certaine souplesse articulaire.

 

 

 

La physiothérapie passive, comme le laser, utilise l’énergie de la lumière laser pour stimuler le métabolisme. Cette technique a un effet anti-inflammatoire, analgésique et bio-stimulant, sans aucun effet secondaire.

 

 

  • L’alimentation

Un support nutritionnel adapté peut jouer un rôle majeur en apportant des nutriments qui aident à entretenir la masse musculaire, à réduire l’inflammation et à protéger le cartilage articulaire. Des chondroprotecteurs peuvent être donner en supplémentations de l’alimentation traditionnelle ou être présents dans des aliments spécifiques. Ces chondroprotecteurs ont pour rôle de limiter la dégradation du cartilage de façon naturelle. Certains aliments contiennent des acides gras essentiels de type DHA/EPA pour réduire les signes de l’inflammation. Les antioxydants (vitamine C, vitamine E) présents dans ce type d’aliment protègent les articulations et limitent les lésions cellulaires. Une alimentation spécifique peut aider de façon naturelle et simple au quotidien votre animal.

  • Les cellules souches

Ce procédé consiste à infiltrer dans l’articulation atteinte des cellules de l’animal malade qui permettent de reconstituer le cartilage dégradé. Ce traitement permet de traiter la maladie. Nous ne sommes qu’au début de l’utilisation d’un tel protocole, mais les résultats sont déjà prometteurs.

 

L’arthrose est une maladie chronique invalidante et douloureuse qui détériore la qualité de vie de nos compagnons. Une prise en charge sur le long court est primordiale. Une réévaluation  régulière de l’évolution de la maladie pour adapter cette prise en charge est indispensable. Actuellement de nombreux moyens existent pour améliorer le confort de vie de votre animal arthrosique.

Pour plus d’informations n’hésitez pas à nous demander conseil.